Alfred de VIGNY. L.A.S., 21 mars 1850, à Charles FOURNIER ; - Lot 205

Alfred de VIGNY. L.A.S., 21 mars 1850, à Charles FOURNIER ; 3 pages in-8. Belle lettre à un jeune poète. « Non non elle n’est pas morte la pauvre folle du logis, mais seulement elle est bien triste. Elle vous dicte de bien beaux vers qui serrent le coeur de l’un de vos amis. Que de choses ils voilent mais que de songes délicieux ils cachent. Ecrivez-les, qu’avez-vous de mieux à faire ? N’est-ce pas pour nous autres rêveurs une consolation divine et n’éprouvons-nous pas ensuite ce doux repos de la jeune mère délivrée du poids de son enfant et le contemplant avec un sourire ? » Il serait heureux de le voir quand il viendra à Paris : « je vous emmènerai déjeuner et jaser par les rues. Nous lirons vos rêves et si vous le voulez nous rêverons en marchant comme des somnambules que nous sommes ». Il devine dans sa lettre et ses vers « bien des afflictions secrètes et aussi des songes qui se changeront en belle Poësie et prendront des ailes quand vous le voudrez, des ailes de mille couleurs avec des yeux bleus et noirs » Correspondance, t. VII, 50-42. On joint une enveloppe au même (1843).