GUERRE DE 1870. Ernest FABIGNON (1835-1915) avoué. 62 L.A.S. - Lot 188

Lot 188
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Estimation :
1200 - 1500 EUR
GUERRE DE 1870. Ernest FABIGNON (1835-1915) avoué. 62 L.A.S. - Lot 188
GUERRE DE 1870. Ernest FABIGNON (1835-1915) avoué. 62 L.A.S., Paris puis Versailles 29 août 1870-4 avril 1871, à sa femme Marie à Avignon ; environ 140 pages la plupart in-8 ou in-12, nombreuses adresses avec timbres (certains découpés) et marques postales (certaines lettres fendues, petits trous ou déchirures) ; plus un télégramme. Importante correspondance quasi quotidienne pendant le Siège de Paris et la Commune, en partie expédiée par ballon monté. Fabignon était avoué à la Cour (plusieurs lettres portent son en-tête ou son cachet) ; sa femme Marie née Goudareau (épousée en 1855) s’est réfugiée chez son père Emile Goudareau à Avignon, avec sa fille Louise (née en 1864). Ernest donne à sa femme un véritable journal des événements : l’avancée des Prussiens, les exercices militaires, les travaux de défense et de fortification, la déchéance de l’Empereur et la proclamation de la République, le début du siège, l’état d’esprit de la population, les tours de garde, les opérations militaires (il est nommé lieutenant) et les sorties Citons la lettre du 24 septembre (« arrivée par le 1er ballon le 18 octobre », a noté Mme Fabignon) : « Le siège est définitivement commencé. Hier a eu lieu un engagement très important où notre armée de sortie puissamment aidée par l’artillerie des forts a remporté un immense succès [ ] Jusqu’à présent nos ennemis ont échoué dans leurs tentatives. [ ] Paris est loin de songer à capituler et tous les habitants sont disposés à soutenir une lutte énergique et désespérée. [ ] A demain, ma bien bonne amie, ou plutôt au premier ballon puisque c’est par cette voie que les dépêches partent maintenant » 28 septembre : « L’administration des postes fait maintenant partir des ballons chaque jour autant que possible [ ] mais il ne faut que de très petites et courtes lettres » La lettre du 1er octobre est « arrivée par le ballon amenant le ministre Gambetta à Tours ». 8 octobre, « on commence à rationner la viande » Une lettre est écrite en marge du n° 4 (13 novembre) de Le Ballon Poste, Journal du Siège de Paris ; deux, du 27 novembre et du 20 janvier 1871, sont écrites sur le feuillet blanc des nos 6 (15 novembre) et 25 (20 janvier) de Dépêche-Ballon, Journal des événements du Siège ; deux autres, du 29 décembre et du 6 janvier, sur les nos 20 et 23 (28 déc. et 5 janvier) de la Lettre-Journal de Paris, Gazette des Absents ; la lettre du 20 janvier est « arrivée par le dernier ballon le 29 janvier ». Le 30 janvier 1871, Fabignon annonce la signature de l’armistice et la reprise de la correspondance « par lettres non cachetées ». Il espère pouvoir aller bientôt chercher sa famille et la ramener à Paris. Le 25 mars, il est en gare de Vierzon. Les quatre dernières lettres, du 27 mars au 4 avril 1871, sont écrites de Versailles, ne pouvant rentrer à Paris car « les émeutiers [de la Commune] sont maîtres de Paris entier » ; l’avoué s’occupe de la formation de la Cour. Citons la dernière : « Avant-hier et hier nous avons été très inquiets ici, car on se battait vigoureusement aux environs de Paris. Enfin hier soir vers 5 h nous avons vu arriver un grand nombre de prisonniers insurgés suivis des troupes qui étaient très excitées et s’étaient fort bien battues. La partie était rude, paraît-il, car ces monstres qui n’avaient pas voulu marcher contre les Prussiens étaient acharnés contre nos soldats. Ils ont reçu, dit-on, une leçon sévère, car on en a tué et blessé un grand nombre. Mais les coquins qui mènent par la peur tous ces pauvres égarés n’ont pas dit leur dernier mot et ce matin de nouveaux insurgés en grand nombre sont venus occuper les hauteurs de Châtillon. [ ] Nos troupes sont animées d’un fort bon esprit et maintenant on peut considérer la situation comme sauvée. Il y aura certainement encore plusieurs batailles, mais le succès est assuré. [ ] Le fameux Flourens a été tué et on nous l’a ramené mort. On est décidé à agir avec la plus grande rigueur »
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