François-René de CHATEAUBRIAND. L.S., Paris le 3 mars 1841, - Lot 183

François-René de CHATEAUBRIAND. L.S., Paris le 3 mars 1841, au rédacteur d’un journal ; la lettre est écrite par son secrétaire Hyacinthe PILORGE ; 3 pages et demie in-4. Eloge du maréchal VICTOR, duc de Bellune, mort le 1er mars 1841. En préambule, Chateaubriand mentionne son livre sur le Congrès de Vérone, qui restera « comme la preuve irrécusable qu’un poète peut passablement entendre et mener les affaires ». Il retrace la carrière brillante du maréchal Victor sur les champs de bataille sous la Révolution et l’Empire, du siège de Toulon à la bataille de Craonne, et son attitude sous la Restauration : « Il continua la ligne d’honneur qui lui était naturelle. Je l’ai vu venir se ranger modestement auprès de Louis XVIII. [ ] Il changea de fortune par la contrainte des événements sans changer de conscience ». Chateaubriand ne peut s’empêcher d’évoquer la figure de NAPOLEON : « Lorsque la voile alloit s’enquérir de Bonaparte dans l’immensité, aucun mausolée ne convenoit mieux que le rocher de Ste Hélène ; tous les pavillons le saluoient en passant. Séparé de son histoire, Napoléon la voyoit au travers des tempêtes : à lui le St Denis des vents et de la mer, aux Bourbons le St Denis de la religion et de la paix. Rapporté sur nos rivages par la piété nationale, mais au détriment de sa gloire, Bonaparte est revenu passer une dernière revue et rallier à lui le peu de ses compagnons d’armes qui lui avoient survécu ». C’est auprès de lui que reposera Victor, « sous ce dôme que le grand Roi éleva à nos guerriers fatigués »